L’histoire de Christophe
Originaire du Jura, Christophe est aujourd’hui installé à Laval. A 40 ans, il prépare un BTS Comptabilité et Gestion des Organisations en alternance à l’AFTEC de Laval.
Quand Christophe décide de se lancer dans la vie active, il s’aperçoit rapidement que son BEP et son Bac Pro comptabilité ne suffise pas à intéresser les entreprises auxquelles il s’adresse. Elles cherchent des profils Bac +2. Christophe s’inscrit alors à l’Université pour préparer un DEUG D’AES (Administration Economique et Sociale) mais il est appelé pour le service militaire. Il obtiendra un DEUG d’Histoire Géographie à son retour, mais alors qu’il commence sa Licence, il devient papa. Les priorités changent soudainement, et il n’a plus le choix : il faut travailler.
A cette époque, dans l’Est de la France, le secteur de la plasturgie recrute. Christophe profite de cette opportunité et devient opérateur. Les mois passent et Christophe souhaite évoluer dans ce secteur. Il se renseigne pour suivre une formation qualifiante de « Technicien d’atelier plastique » à l’AFPA. Mais Christophe déchante lorsqu’on lui annonce une liste d’attente de 2 ans pour préparer cette formation.
C’est alors qu’il entend parler de Laval pour la première fois de sa vie. « A cette époque, il y avait du travail à Laval dans ce secteur et je pouvais intégrer la formation tout de suite, nous explique Christophe. Ma femme et moi avons regardé où se situait Laval sur une carte, et on a décidé de tenter notre chance ! ».
Embauché chez Celtic Plastique à Fougères, Christophe ne regrette pas son choix. Mais en 2007, les difficultés ressurgissent : il subit un licenciement économique. Il travaille un peu en intérim et finit par décrocher un CDD à Louvigné de Bais qui a des chances de se transformer en CDI. Seulement, le sort en a décidé autrement : Après quelques semaines, Christophe commence à ressentir une douleur dans le bras. La médecine du travail tranche : c’est une épicondylite chronique. Tous les gestes indispensables à la bonne tenue de son poste lui sont interdits. Christophe obtient la reconnaissance de travailleur handicapé et se retrouve une nouvelle fois face à son avenir.
On lui propose de repartir vers sa formation d’origine : la comptabilité. Il suit une remise à niveau à de 6 mois à l’AFPA, puis il intègre Virtuose 53, une EEP (entreprise d’Entrainement Pédagogique). Ce dispositif s’inscrit dans un réseau national qui permet la reconstitution d’un contexte d’entreprise. Les 4500 EEP situés en France et à l’étranger sont les clients et fournisseurs. Cette solution offre la possibilité à Christophe d’actualiser ses compétences durant 4 mois. « Virtuose 53 m’a permis de valider mon choix. L’avantage de ce système, c’est que l’erreur est permise puisqu’on est dans le virtuel. Ca permet de reprendre confiance en soi. »
En 2011, Christophe décroche un CDD de 9 mois qui lui permet de se rendre à l’évidence : les choses n’ont pas tant changées depuis ses débuts en comptabilité. Il lui faut un Bac +2. C’est vers l’AFTEC qu’il se tourne alors. En menant ses recherches d’entreprises, Christophe décroche un CDD à l’ADAPEI de Vitré. Cette association défend les intérêts moraux et matériels des personnes en situation de handicap mental et leurs familles, pour favoriser leur accès à une vie sociale la plus complète possible. Christophe profite de cette opportunité pour évoquer son souhait d’alternance. A l’issue de son CDD, l’ADAPEI lui propose de l’accompagner dans la préparation de son BTS Comptabilité et Gestion des Organisations.
Depuis un peu plus d’un an maintenant, il assure donc la gestion comptable des établissements d’accueil de l’association. Parallèlement à cette vie professionnelle, les cours se passent bien. Christophe avoue que ce n’a pas été facile au début. « J’ai eu quelques appréhensions en arrivant, mais finalement l’intégration s’est bien passée. Ce n’est pas facile de reprendre un rythme scolaire. » Surtout que Christophe vient d’accueillir Adam, son 6ème enfant.
La suite ? Christophe la verrait bien à l’ADAPEI si l’occasion se présente. Mais s’il faut chercher ailleurs, ça ne lui fait pas peur.
Nous lui souhaitons bonne chance pour son BTS et pour le reste !