Etudiant et Réserviste à la gendarmerie : Benjamin conjugue l'action à la formation
Témoignage de BENJAMIN FERRER, Etudiant en Bachelor RH à VANNES
"Actuellement en Bachelor ressources humaines en alternance je suis parallèlement réserviste en gendarmerie départemental depuis 3 ans.
C’est un travail ou l’on est employé en fonction de nos disponibilités, et selon les besoins des brigades alentour (Vannes et sa région, Auray, Ploërmel).
On reçoit un ordre de mission (pour le week-end par exemple) un mois à l’avance environ. La mission et les tâches sont les mêmes que pour un gendarme de métier : accueil du public, prise de dépositions, contrôle routier, patrouille… Il en va de même pour l’équipement : uniforme identique, arme de service, bâton télescopique, menotte, véhicule… Mise à part les grades sur les épaules, l’apparence et les missions d’un réserviste sont les mêmes que celle d’un gendarme de carrière.
Pour devenir réserviste il faut demander à la gendarmerie proche de chez soi un dossier à remplir. Bien sûr les femmes sont autant représentées (45% de femmes environ dans la réserve).
Ensuite il y a des tests physiques et médicaux à Rennes ainsi qu’un entretien psychologique et de motivation. Si l’on est apte, on réalise une PMG (Préparation Militaire de Gendarmerie) de 12 jours où l’on apprend le fonctionnement de la gendarmerie, de l’armée, les rudiments du combat à main nue, avec bâton, le menottage, le tir à l’arme de poing, l’interpellation d’individu… A la fin de ces 12 jours, on est diplômé et « Apte à servir dans la réserve » (98% de réussite).
Bien sûr, les jours de travail sont rémunérés (rémunération journalière et non à l’heure) et l’on est considéré comme militaire et non plus civil.
C’est un travail extrêmement intéressant et l'on est amené à voir et faire des choses concrètes. On a vraiment le sentiment d’être utile, de servir à quelque chose. Le travail n’est pas toujours simple, autant sur le plan physique (tenue lourde, service parfois de plus de 12h dans la journée) que sur le plan moral (affaires parfois délicates voir tragiques, difficulté à réprimander la population) mais c’est tout de même très gratifiant. Par ailleurs si l’on est disponible tout l’été, on peut être envoyé dans une brigade durant 2 mois. Pour ma part, cela fait 3 étés de suite que je suis en poste pendant toute la saison sur l’île aux Moines (et contrairement à ce qu’on peut penser c’est loin d’être de tout repos !).
Je n’ai pas de mal à faire cela en même temps que mes études (je considère ça comme un emploi étudiant comme un autre) puisque je donne les disponibilités que je veux.
Je me suis rendu compte que ce travail m'était utile en milieu professionnel car les valeurs militaires sont très appréciées en entreprise (ponctualité, rigueur, respect…). De plus, ce travail responsabilise énormément : lorsque l’on porte l’uniforme, on se doit d’être irréprochable, il en va de même lorsque l’on est en entreprise. Les tâches à traiter sont parfois très importantes et elles ne peuvent pas être prises à la légère, ça oblige à être sérieux et droit. De plus, étant dans un service RH, je suis énormément en contact avec les salariés et je retrouve cette notion d’écoute que j’ai en gendarmerie.
On peut évoluer au sein de la gendarmerie. Pour ma part, j’ai été promu au grade de brigadier l’année dernière (similaire à celui de sergent dans l’armée). Je ne regrette vraiment pas cette expérience qui est une véritable aventure humaine, tant sur le plan moral que physique. On y apprend beaucoup et on fait des rencontres parfois étonnantes !"
Benjamin FERRER, étudiant Bachelor RH et réserviste.
Propos recueillis en novembre 2014.